Rencontre(s)
Les conflits, les changements climatiques, la misère peuvent pousser chacun d’entre nous, un jour, à quitter son pays pour un avenir plus sécurisant, plus humain… Ou pour un avenir, tout court.
Selon les époques, selon les lieux, c’est parfois nous qui cherchons à fuir et parfois c’est eux. Mais alors qui est nous, qui est eux ? Nous et eux est une manière quotidienne grossière de penser la différence culturelle ; nous représenterait une unité culturelle, nous Français, par exemple, serions une unité culturelle, c’est déjà là une erreur, mais lorsqu’il s’agit d’eux, eux Guinéens, Syriens, Marocains, Moldaves, Albanais, où se trouve l’unité ?
Alors, sans entrer plus avant dans le débat, ce que nous cherchons à démontrer, c’est que l’unité est là où nous décidons de la placer. En ce qui nous concerne, nous la plaçons à l’échelle de l’humanité.
Face à l’urgence à laquelle nous sommes confrontés en tant que citoyens, nous avons souhaité poser une première pierre, celle d’une longue route qui nous attend sur le long terme. Cette route a la prétention de remettre la relation humaine au centre, l’échange, le partage, l’empathie, la créativité, l’imagination. Cette imagination nécessaire à l’empathie, cette imagination dont le philosophe allemand Hatto Fischer disait qu’elle est incontournable pour combattre la violence.
C’est pourquoi nous avons proposé à 17 jeunes (issus de l’immigration et issus du monde rural) de se rencontrer et de créer ensemble, car nous sommes convaincus que faire ensemble en conjuguant les différences et les sensibilités est la meilleure façon de modifier le regard sur l’autre, de valoriser la diversité de notre société et d’enrichir le lien social.
Durant 8 mois, ces jeunes se sont rencontrés de manière régulière et à partir des souvenirs qu’ils ont partagés, puis écrits et illustrés, ils ont créé une bande dessinée qui est donc le porte-voix de cette rencontre.
Vous trouverez ci-dessous, un film, réalisé par la FDMJC, à propos de ce projet Rencontre(s).
Une ombre au tableau, toutefois...
Aleks, un des jeunes qui a participé au projet, s'est fait arrêter avec son papa et a été renvoyé en Albanie. Aleks a 12 ans, il était en France depuis l'âge de 6 ans. Cet événement, qui a affecté tout le monde, est révélateur de notre politique migratoire instable et opaque.
La BD est disponible en pdf en cliquant ici